Le 28 juin, Joakim Noah connaîtra le nom de l'équipe NBA qu'il rejoindra la saison prochaine. En attendant, il blinde son armure, travaille son shoot... et son agent s'agite en coulisses.
Alors que Tony Parker s'apprête à jouer sa troisième finale NBA en cinq ans, Joakim patiente encore dans l'antichambre de la ligue professionnelle américaine. Plus pour très longtemps. Le 28 juin prochain, la crème du basket universitaire a rendez-vous au Madison Square Garden de New York pour la draft, la cérémonie annuelle de recrutement.
Sapés comme des milords, innocents comme des premiers communiants et anxieux comme des chiens sans collier, soixante jeunes talents verront leur destin prendre forme. Un à un, les patrons des trente franchises NBA défileront sur le devant de la scène selon un ordre très précis et piocheront à leur guise dans ce vivier de joueurs, tous âgés de moins de 23 ans (Joakim Noah a 22 ans et trois mois). C'est la règle. Les meilleurs seront mécaniquement choisis en premiers et décrocheront les plus beaux contrats. Les plus faibles, eux, baisseront les yeux. Un rituel, cruel et brutal, qui rappelle, au mieux, les jeux de l'enfance, au pire une foire aux bestiaux. Cela dit, le système est plus sophistiqué (ou plus pervers) qu'il y paraît.
Dans un souci d'équilibrer les forces, la NBA offre un choix le plus large possible aux équipes qui figurent en bas de tableau. Du coup, les stars de la draft peuvent se retrouver dans des franchises de seconde zone alors que des joueurs sans relief intègrent parfois des effectifs très haut de gamme. Joakim Noah, lui, fait partie de la première catégorie. Champion universitaire deux années de suite avec son équipe des Florida Gators, le fils du "Français préféré des Français" est devenu un personnage charismatique du sport américain, médiatisé... et très courtisé.
Deux millions de dollars...
Selon les estimations de la presse américaine, son nom apparaît systématiquement dans le Top 10 de la draft. L'agent de Joakim Noah, qui était dans une autre vie l'agent de Yannick, a une idée un peu plus précise sur la question. "Je pense qu'il sera choisi entre la 4e et la 9e place, déclare Donald Dell. Si je devais me risquer à faire un pronostic, je parierais sur les Atlanta Hawks, les Boston Celtics... ou les Chicago Bulls. Pour tout dire, Joakim a vraiment le profil pour jouer chez les Bulls (l'ancienne équipe de Michael Jordan)."
Mais par quel mystère Chicago, auteur d'une belle saison 2006-2007 et ne disposant que du 23e choix, pourrait donc recruter Joakim Noah ? En réalité, ce transfert de prestige ne peut se conclure que par l'entremise des New York Knicks, qui disposeront du 9e choix. Or, la franchise new-yorkaise a justement prévu de régler une vielle dette à l'égard des Bulls en échangeant une recrue de premier plan. La confiance affichée par Donald Dell laisse à penser que le deal est bien ficelé. "Compte tenu de sa place dans cette draft 2007, Joakim gagnera entre 1,8 et 2 millions de dollars par saison (entre 1,3 et 1,5 million d'euros)", promet l'agent.
Reste qu'en NBA, encore plus qu'ailleurs, la parole donnée n'a qu'une valeur relative. D'ici le 28 juin, la paire Dell-Noah fils est donc sur tous les fronts. "Mon travail consiste à organiser des rencontres entre Joakim et des patrons d'équipes NBA intéressées par son profil", explique Donald Dell. Aperçu à Phoenix début mai, son poulain était attendu cette semaine du côté d'Orlando. En attendant de trouver définitivement son port d'attache, le "Viking africain", comme il s'est surnommé en référence à la nationalité suédoise de sa maman et aux origines camerounaises de son papa, s'arrache. Il vient de passer plusieurs semaines dans un camp d'entraînement spécialisé de la banlieue de Los Angeles. Histoire de ne pas lâcher prise avec le très haut niveau... et de le faire savoir. "Je dirais que je suis actuellement à 85 %, voire 90 % de mon meilleur niveau", expliquait Noah au site américain draftexpress.com. Plombé par un shoot " atypique ", Joakim travaille sa technique individuelle et blinde son armure.
Grand échalas de 2,11 m pour 106 kg, Noah fils risque de faire figure de gringalet dans les raquettes surprotéinées de la NBA. Il le sait. "C'est ma faiblesse, reconnaît-il. Je dois devenir plus costaud. Les nutritionnistes du centre d'entraînement ont fait du bon boulot. Mais il ne faudrait pas que je devienne trop baraqué. L'un de mes points forts, c'est la mobilité." Cela tombe bien, il lui en faudra beaucoup dans les prochaines semaines pour négocier son parachutage, quelque part sur la carte des États-Unis.
Itinéraire
22 ans, né le 25 février 1985 à New York (états-Unis)
2,11 m - 106 kg
Poste : pivot, ailier fort
• Double nationalité américaine et suédoise (il doit obtenir la nationalité française fin juin).
• Diplômé de Lawrenceville
• Double champion NCAA (2006, 2007) avec les Flordida Gators.
5 juin 2007
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